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[Portrait de] Jacques Veyrine

Chaque semaine, la Fédération Française d’Aéromodélisme met en lumière un aéromodéliste. Passion, engagement, transmission, bénévolat font partie des valeurs associatives traditionnelles. S’y ajoutent, en aéromodélisme, la patience, la rigueur créative, la soif de liberté, voire l’ouverture potentielle vers de futures vocations.

Cette semaine, focus sur Jacques Veyrine, président de club et constructeur passionné.

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La passion pour l’aéromodélisme de ce girondin de 58 ans commence lorsque son père lui achète un planeur à hélices et propulsion élastique (un CB20), pour ses 14 ans. 

Avec pour livre de chevet le catalogue de « À la source des inventions », Jacques se passionne très vite pour la construction et le vol.

Il entreprend des formations en mécanique (Bac puis BTS) qu’il suit à Aire-sur-l'Adour (40). Toujours mordu d’aéromodélisme, notamment de vol circulaire et libre, le jeune Jacques continue de se perfectionner à la construction au sein du club d’aéromodélisme de Biscarosse-Parentis, dans les Landes (40). Grand opportuniste, ce passionné ne reste jamais bien longtemps au même endroit. Il ponctue sa vie professionnelle de différentes étapes, entre des postes de moniteur d’auto-école à Saint-Germain-en-Laye (78), de responsable de maintenance dans une usine de fabrication de téléviseur à Nogent-le-Rotrou (28) ou encore d’expert soudure chez Philips électronique, à Dreux (28). Malgré une vie active plus que trépidante, Jacques a toujours gardé la pratique aéromodéliste, bien qu’en dilettante, en filigrane de sa vie.

Et dès son arrivée à Dreux, il s’implique rapidement au sein du Club d’Aéromodélisme de la Vallée de la Blaise (28). En 8 ans, il sera secrétaire, trésorier, puis président du club. C’est au sein de cette structure que Jacques commence à se prendre de passion pour la voltige F3A, puis pour la compétition. Ce qu’il aime dans la voltige, c’est la marge de progression au niveau du pilotage, le dépassement de soi, l’esprit d’équipe.

En parallèle, il occupe le poste de secrétaire du Comité Départemental d’AéroModélisme 28, qui a pour rôle la promotion de l’aéromodélisme dans le département. « Faciliter la communication entre les clubs, créer des synergies, organiser des présentations publiques et autres manifestations, telles sont les missions que j’occupais au sein du comité, et qui me tenaient particulièrement à cœur », souligne Jacques.

En 1988, il quitte Dreux pour rejoindre une société d’embouteillage de spiritueux, du côté de Bordeaux, plus près de ses terres d’origine du Sud-Ouest. Ce métier, un peu stressant, il ne le gardera que 3 ans. Aujourd’hui, Jacques a quitté la production. Il est responsable de maintenance dans un château prestigieux de Pauillac (33). Il  vit désormais « au rythme où pousse la vigne », et peut consacrer davantage de temps à sa passion. Cela fait d’ailleurs deux ans qu’il se consacre à la conception, la fabrication, et au montage d’un « Fouga Magister » (ancien avion de la patrouille de France), qui fera 4 mètres d’envergure. Un sacré projet !

Cette année, cela fait 18 ans que ce passionné est à la présidence du Club Aéromodéliste du Médoc (33), après en avoir été adhérent. Et, aujourd’hui, il est « fier du chemin parcouru pour le club, qui est devenu une référence dans la discipline de l’Avion de voltige Radiocommandé. Notre club est présent à chaque forum des associations. Nous organisons des vols gratuits en double-commande, ce qui permet une première approche guidée pour les curieux de la discipline. Notre but est de recruter de nouveaux adhérents et de faire connaitre la pratique aéromodéliste ».

Couronné d’un beau palmarès sportif, le Club Aéromodéliste du Médoc compte parmi ses licenciés cinq Podiums lors de championnats de France : Loïc Burbaud Damien Sartorius, Tomy Jardi, Pierre Encognière, et lui-même ; ainsi qu’un champion du monde par équipe avec Loïc Burbaud (Portugal 2009),

Jacques, quant à lui, coiffa également la casquette de coach, comme lorsqu’il prépara Loïc Burbaud en 2009 au Portugal et en 2013 au championnat du monde de F3A, dans l’Indiana aux Etats-Unis. Loïc avait terminé dans le top 20.

Féru de compétition et de rencontres, Jacques organise au sein de l’Aéro-club nombre de meetings et concours, avec notamment des meetings interclubs qui ont déjà drainé plus de 6000 spectateurs, et un concours international tous les deux ans. Six concours ont déjà eu lieu, dont deux dans le parc d’un château dans le Médoc, écrin plutôt spectaculaire pour ce type d’événement. Cette année, le club devait organiser un championnat international pour la Coupe du monde, sur un terrain en bord de mer, à Montalivet, mais le Covid-19 a changé la donne…

Dans la vie quotidienne du club, il se donne pour objectif, avec enthousiasme, de rassembler tout le monde, compétiteurs et novices, chacun à son niveau, autour de la pratique aéromodéliste.

« Il en faut pour tous, et c’est parfois difficile de ne pas se comparer aux pilotes plus chevronnés, en voltige, car on peut vite être impressionné par les performances des autres » précise-t-il. « Ici, c’est une grande famille et l’ambiance reste toujours bienveillante ». Au club, il est d’ailleurs toujours accompagné de sa fille aînée qui, malgré un retard psychomoteur entraînant des troubles de la parole, s’est prise de passion pour la discipline, et évolue sur le terrain aux côtés de son papa et des autres pratiquants.

Jacques évoque même avec humour un parallèle assez cocasse, puisqu’il aide les licenciés à découper les ailes de leur modèle grâce aux différentes machines qu’il s’est fabriqué, et il les pousse à déployer les leurs en s’épanouissant dans la pratique.

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