Il a commencé sa carrière de modéliste avant la guerre (la seconde !) lorsqu’il était adolescent. Pendant ces temps difficiles, il était bien compliqué de se procurer les matériaux propres à la construction des modèles, mais surtout les préoccupations étaient autres. S’en est suivi le régiment et là, le passage des avions grandeur nature raviva en lui ce désir de refaire de ses mains des aéronefs. Il reprit donc le vol libre pour quelques temps avant de se marier et d’avoir des enfants… pour reprendre et ne plus jamais s’arrêter. Le vol circulaire se développant rapidement, il se mit à cette discipline et allait fréquemment aussi bien sur Villefranche que sur Saint-Étienne, faisant voler toutes sortes de modèles, même des biplans.
Lorsque la radiocommande commença à se démocratiser et fonctionna correctement (!), il pencha définitivement pour cette discipline qui permettait plus de liberté dans les vols. Ses débuts eurent lieu à l’ancien terrain du club, le Colombier. Il fit beaucoup de motoplaneur thermique pour ainsi retrouver le vol thermique de plaine qu’il aimait tant en vol libre. Il donna beaucoup de son temps à l’écolage, et aida ainsi un certain Patrice Garelli en culotte courte dans ses premiers vols…
Sa pratique ne fut jamais compétitive, ce qu’il aimait c’était gérer un projet depuis le début : dessiner, construire, régler, piloter des modèles, parfois originaux, mais toujours tranquilles. Par-dessus tout, ce sont les modélistes qui l’ont tenu ancré à ce loisir qui n’eut pas de concurrents à part la boule lyonnaise. Pas de pêche, de danse ou autre…
Aujourd’hui, il est toujours passionné par ce loisir passionnant et admire les progrès qui ont été faits. Les très grands planeurs électriques l’impressionnent mais surtout toutes les figures de voltige 3D qui ne sont pas faisables en réel… Il a fait un peu d’électrique, mais ses packs étaient sous-utilisés car il ne fait qu’un vol par semaine au petit matin, quand le vent est nul. En tant d’années de carrière, il n’a jamais utilisé de Solar, toujours du kraft collé à la colle à bois diluée et se souvient de n’avoir perdu que 3 modèles de vol libre malgré de très nombreux vols. Il regrette une certaine ambiance où les liens intergénérationnels étaient plus présents mais savoure toujours les bons moments avec ses copains… Si des « petits jeunes » souhaitent apprendre à entoiler un avion vite et pas cher, vous savez à qui vous adresser !
Rémi DERYCKE
Secrétaire MACB