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Promotion de l'aéromodélisme

Suite à la visite d'une exposition sur Jean Moulin, dont on fête les 80 ans de sa mort au niveau national, il est fait état de son passage au ministère de l'air en juin 1936.

Voici l'article paru dans l’hebdomadaire Vu du 14 novembre 1936 qui consacre un numéro spécial à l’Aviation. L'article parle de l'aviation populaire où l'aéromodelisme est présent.

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L'initiation précoce…

Construire et faire voler des modèles, voilà la bonne méthode d'initiation aux sports aériens… Et c'est bien ce que pense ce jeune concurrent un peu embarrassé par son modèle qu'il ne trouve pas réellement réduit.

Les modèles aéro-clubs connaissent la faveur des jeunes et ils constituent bien le commencement du chemin qui mène à l’aviation populaire

Les cigognes de Boulogne-Billancourt, un des cent clubs d'aviation populaire dus à l'initiative de M. Pierre Cot

Lucien Bossoutrot, président de la Fédération populaire des Sports aéronautiques et recordman du monde de vol en circuit fermé

IVème partie L'aviation populaire

Comment elle est organisée

par Jean Moulin
Chef de cabinet civil du ministre de l'Air

"Le retour au ministère de l'Air de M. Perre Cot a fait naître un grand espoir chez tous les jeunes qu'avait conquis la formule de l'Aviation populaire.

Après cinq mois de réalisations, cet espoir n'a pas été déçu si j'en juge par le volumineux courrier qui, de tous les points du pays et de tous les horizons politiques, apporte journellement au ministre, l'expression de la reconnaissance et de le foi de la jeunesse de France.

Si séduisante qu'elle fût, l'entreprise était difficile. Des tentatives avortées, malgré de louables efforts, sont là pour nous le rappeler.

Il s'agissait de faire cesser une injustice sociale qui réservait aux seuls privilégiés de la fortune les joies de sport aérien, de donner aux masses les moyens de le pratiquer plus largement et, par une grande sélection effectuée dès l'enfance, de rajeunir et renforcer notre personnel aérien.

Il fallait concevoir une organisation pratique, dépouillée de toute démagogie, la doter d'une armature solide appuyée sur l'expérience de ceux qui ont fait leurs preuves, utilisant tout ce qui existe pour le plus grand profit de tous.

Il était indispensable que cette organisation fût souple et éloignée de toute contrainte administrative, qu'elle conservât le caractère sportif et enthousiaste souhaité par notre jeunesse.

Tout cela enfin, il convenait de le réaliser sans grever sensiblement le budget de l’État.

C’est chose faite aujourd’hui, et les cent dix sections d’Aviation populaire créées au sein des aéro-clubs par le ministère de l’Air et qui seront demain cent cinquante, sont prêtes à instruire et à entraîner des milliers de jeunes gens.

Le programme de M. Pierre Cot, qui repose sur les deux grands principes de l’école unique, la gratuité et la sélection, comporte trois stades :

  1. Une instruction pré aérienne à l’école pour les enfants de 9 à 14 ans ;
  2. L’entrainement au vol à voile pour les jeunes gens âgés de 14 à 17 ans ;
  3. Un entrainement au vol mécanique de 18 à 21 ans.

Pour le premier stade, le ministre de l’Air s’est assuré la collaboration de son collègue de l’Éducation nationale qui a déjà fait parvenir aux inspecteurs d’Académie des instructions à ce sujet.

L’enseignement aéronautique donné aux enfants des écoles sera rendu particulièrement attrayant par les travaux pratiques qu’il comportera et notamment par l’exécution de ces modèles réduits qui ont de plus en plus la faveur de la jeunesse.

Pour le vol à voile, de nombreuses dispositions sont prises pour qu’il puisse être pratiqué largement dans toutes les régions. Pour les jeunes gens sélectionnés, l’entrainement sera plus spécialement proposé dans six grands centres régionaux qui seront créés sur le modèle de la Banne d’Ordanche.

Enfin, pour l’entraînement au vol mécanique, les sections en possession des instructions du ministre et des avances destinées à couvrir les premiers frais de fonctionnement, peuvent dès à présent commencer leurs cours.

Cent vingt avions légers leur ont déjà été affectés à cet effet, et à la fin de l’année plus de deux cent avions auront été distribués par le service de l’Aviation populaire du ministre de l’Air. Dès l’été, ce nombre pourra être porté à un millier.

C’est-à-dire que l’Aviation populaire sort enfin du domaine de l’idéologie pour entrer dans celui des réalités. Pour quelques francs par mois, les jeunes Français de toute condition sociale vont pouvoir se livrer au sport aérien.

Quant aux aéro-clubs, dont il ne faut nullement mésestimer les longues années d’efforts, mais qui se débattaient pour la plupart dans des difficultés financières très sérieuses, ils vont par cet afflux juvénile, retrouver une vie nouvelle et prospère.

Le tourisme aérien lui-même y gagnera, puisque aussi bien la construction en très grande série de types d’appareils standardisés, va permettre de livrer prochainement à la clientèle privée des avions légers à des conditions économiques.

L’organisation de l’Aviation populaire, telle qu’elle a été conçue par M. Pierre Cot, va pouvoir enfin, grâce à la large sélection qu’elle comporte, fournir à nos formations militaires des pilotes très entraînés et aptes, dès leur arrivée dans les escadres, à utiliser des appareils dont le pilotage s’avère de plus en plus délicat.

Ainsi, tant sur le plan social que sur celui de l’expansion aérienne française et de notre défense nationale, une œuvre saine s’accomplit."

J. M.


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