Apprendre à construire un aéromodèle

 

Apprendre à construire

Que vous soyez un débutant n’ayant jamais tenu une radiocommande, ou pilote en phase d’apprentissage, tôt ou tard vous serez vraisemblablement confronté à une forme de construction. En effet, votre choix d’aéromodèle, avion, planeur ou hélicoptère, ne vous dispensera pas toujours de cette étape à l’atelier, que ce soit l’assemblage d’un kit préconstruit ou la construction pure d’un aéromodèle.

Comment construire ? 

Deux solutions s’offrent à vous. Si vous avez rejoint un club disposant d’un atelier, ce dernier sera votre lieu de prédilection, partagé avec le terrain d’évolution du club. Avantage important : vous disposerez du matériel mis à la disposition des adhérents, mais aussi des conseils et du suivi de votre projet par des modélistes expérimentés, qui sont là pour vous aider.

Cependant, les horaires d’accès à l’atelier du club peuvent ne pas vous convenir, ou encore ce club ne dispose pas de local de construction… Pas d’inquiétude, vous pouvez installer un "mini" atelier chez vous, les besoins de la construction traditionnelle se limitant à un plan de travail, quelques outils et un lieu dans lequel vous pourrez laisser votre projet en cours à l’abri de la vie courante de la maison.

La passion grandissant ensuite, vous aménagerez votre pièce à l’image du bloc opératoire ou de la salle d'accouchement de vos chers modèles. Lieu protégé jalousement, car il y règnera un délicieux fouillis représentatif de votre propre conception du "désordre ordonné". S'y entasseront les modèles en ordre de vol, les déclassés car irréparables, mais aussi les "malades" en attente d'une intervention et enfin les constructions entamées parfois depuis plusieurs mois.

Cependant, ne perdez pas à l’esprit que l’expérience des modélistes chevronnés, aussi nommés "moustachus", est une source importante d’informations et de conseils qui vous éviteront bien des déboires, autant dans le choix des outils nécessaires à votre projet que dans la construction elle-même. Comme dans tout apprentissage, il faut savoir écouter. La construction est une école de patience et d’humilité.

De la conception au vol

Avant de se lancer dans l’étude d’un plan, il est préférable de se documenter dans des ouvrages spécifiques ainsi qu’auprès des fameux "moustachus" qui, comme tous les passionnés, ne seront pas avares en réponse à toutes vos interrogations.

Pour débuter, une structure bois sera plus appropriée que l’utilisation du composite, cette technique demandant une logistique plus lourde. Lorsque vous aurez assimilé la composition d’une structure, que les définitions de nervures, longerons, couples et autre termes techniques propres à la construction aéronautique n’auront plus de secret pour vous, il sera temps de lancer le projet, après avoir investi dans un minimum d’outillage (cutters, règles, scie, mini perceuse, fer à souder, petits tournevis...) et de différentes colles (à bois, époxy, cyanoacrylate, etc).

Cet investissement de départ sera rapidement amorti au cours de la ou des constructions à venir. La première étape est bien sûr le choix de votre aéromodèle. Ensuite, la chronologie reste la même :


Il faut cependant bien différencier ces deux termes. On peut classer ces degrés d’assemblage/construction en trois grandes familles :
 

Les "plug and play"

Les "plug and play" constitués des modèles en mousse, dépron bois, fibre, etc. Leur particularité commune est le niveau fini de l’assemblage.

Il ne reste au pilote qu’à connecter les accus pour piloter. Ils sont d’ailleurs vendus avec la radiocommande, l’équipement électronique embarqué et la propulsion montée.

Solution idéale pour qui veut piloter rapidement.

 

 

Les kits ARTF

Les kits ARTF (Almost Ready to Fly), ou presque prêts à voler, traditionnellement en structure bois, mais de plus en plus souvent composés de plusieurs techniques alliant différentes matières, par exemple l’expansé-coffré (l’âme de l’aile est en polystyrène, et coffrée en contreplaqué fin). Autre technique, la structure bois habillée de dépron (plaques de polystyrène destinées à l'isolation extérieure), ou encore l’utilisation de matériaux composites comme la fibre de verre/carbone, utilisée généralement pour des aéromodèles de grande taille.

Le travail restant à faire avant le pilotage sur ces kits préconstruits est considérablement réduit car la structure est déjà assemblée, ses éléments entoilés ou décorés. À votre charge le montage de l’électronique et de la motorisation, ces composants n’étant généralement pas fournis dans le kit. Même si ce dernier est très avancé en termes de construction, il ne faut cependant pas négliger la qualité de montage de ces éléments restants, les aptitudes de vol de votre aéromodèle n’en seront que meilleures.

 

La construction pure

La construction pure, étape autrefois obligatoire avant l’arrivée des kits ARTF ou des "mousses" sur le marché. Vous trouverez encore chez certains revendeurs quelques boites de construction, dites à l’ancienne, composée d’un plan, d’une notice et de la totalité des pièces prédécoupés et baguettes, ensemble plus communément appelé fagot de bois.

Dans le même principe, les short kits se limitent plus sommairement à la fourniture du plan et des pièces nécessitant une découpe machine. A votre charge d’acheter les baguettes (longerons, lisses, etc). Enfin, la dernière solution, l’achat d’un plan, duquel vous en déduirez vos besoins en matériaux.

Contrairement aux kits plug and play et ARTF, vous aurez à investir, en plus des matériaux de construction, dans la matière utilisée pour la finition (peinture, entoilage), les accessoires (charnières, guignols, tringles, roues…) ainsi que dans l’ensemble électronique et la propulsion.

 


Enfin, la dernière solution, l’achat d’un plan, duquel vous en déduirez vos besoins en matériaux. Contrairement aux kits plug and play et ARTF, vous aurez à investir, en plus des matériaux de construction, dans la matière utilisée pour la finition (peinture, entoilage), les accessoires (charnières, guignols, tringles, roues…) ainsi que dans l’ensemble électronique et la propulsion.

Pourquoi construire ? 

Ça y est, vous avez décidé de rejoindre notre grande famille de passionnés. Catalogue sous les yeux, vous cherchez un type d’aéronef bien spécifique. Le choix proposé par les constructeurs ou revendeurs de kits finis ou préconstruit a beau être pléthorique, vous ne trouverez pas toujours le modèle de vos rêves, ni dans l’échelle souhaitée.

En effet, l’histoire aéronautique comporte une telle richesse qu’il est impossible pour les fabricants de reproduire toutes ces époques en détail ! La construction est une solution à cette carence. À partir d’un plan dessiné par vos soins, ou acheté dans le commerce, à l’image des pionniers du ciel, vous pourrez suivre votre projet, de la conception à partir du plan jusqu’à l’émotion ressentie au premier vol… Et quel plaisir indicible que de piloter votre propre réalisation !

Autre point positif de la construction : la connaissance acquise ne peut qu’être bénéfique pour les réparations futures engendrées par une erreur de pilotage ou une défaillance mécanique…

On répare mieux quand on sait comment est construit un modèle. Et quelle diversité dans les techniques utilisées ! Vous apprendrez à travailler le bois, les matériaux composites, mais aussi l’électronique, la mécanique, l’électricité, toutes ces sciences que l’on retrouve dans les "grands" aéronefs.

Enfin, au-delà du fait que la construction de votre avion ou planeur mythique vous occupera les jours de météo capricieuse interdisant l’accès au terrain, l’investissement financier nécessaire à votre projet est échelonné sur la durée de la construction, contrairement à l’achat d’un kit pour lequel il vous faut débourser non seulement le budget du kit lui-même, mais aussi de l’électronique embarquée, la motorisation, etc, et cela en une seule fois.

 

1. La recherche documentaire

S’il s’agit d’une reproduction d’un avion ou planeur réel, vous pouvez vous documenter sur l’aéronef reproduit. Il existe dans le commerce plusieurs revues spécialisées dans l’histoire de l’aviation, sources d’informations détaillées.

De même, l’outil internet permet, entre autres, d’accéder à plusieurs banques de données d’images. Cette démarche est la base de travail de tout maquettiste, mais pas indispensable si vous ne visez pas un tel degré de finition.

 
2. L’analyse du plan

Cette démarche vous familiarisera avec le projet dans son ensemble. Vous pourrez définir vos besoins en matériaux tels que le balsa, le peuplier, le contreplaqué fin de catégorie aviation, ainsi qu’en accessoires que vous trouverez dans le commerce, le film d’entoilage, les servos, récepteurs, batteries, connectique, câbles, etc.

Vous dresserez une liste chiffrée de tous ces éléments, en définissant un ordre de priorité dans l’investissement, afin de gérer au mieux votre budget tout au long de votre projet.

 
3. La découpe des pièces

Votre stock de bois est prêt, les outils de coupe sur le chantier. Si vous avez opté pour un short kit ou une boite de construction, cette étape se résumera à extraire les pièces prédécoupées des planches, et de poncer les bavures.

Dans le cas d’une construction complète, à vous de découper chaque pièce à partir d’un gabarit issu du plan, puis identifier chaque pièce en établissant une nomenclature en lien avec le plan.

 
4. Assemblage à blanc

Toutes vos pièces sont prêtes. L’heure de l’assemblage à blanc a sonné. Constituez chaque élément du modèle sur le chantier, afin de vérifier chaque emboitement.

Vient ensuite la phase du collage en prenant soin d’immobiliser l’ensemble sur le chantier afin d’éviter tout vrillage.

 
5. Installation des équipements de commande

Vient ensuite l’installation des éléments de commande de gouvernes, puis des servos, du récepteur, des accus. La motorisation choisie (dans le cas d’un avion ou d’un moto-planeur) sera également mise en place, avec les accessoires requis (réservoir pour un moteur thermique ou contrôleur + accus pour une propulsion électrique).

Reste à monter le reste des accessoires tels que le train d’atterrissage, les vitrages ou verrières, ou encore le capot, réalisé au préalable.

 
6. Finition

La finition choisie, entoilage ou peinture, donnera à l’aéromodèle non seulement le style recherché, mais aussi la visibilité indispensable au cours du vol.

 
7. Phase de réglages

Chaque gouverne sera soigneusement réglée "au neutre", avec le débattement voulu, en rapport avec l’action recherchée par la radiocommande. Parfois négligé, ce passage obligé est cependant primordial, car il définira les qualités du premier vol, avec les risques inhérents à la négligence de cette étape, que ce soit dans le montage d’un kit préconstruit ou dans une construction complète.

 
8. Essais à l’atelier

Derniers contrôles de portée radio, de moteur, vérification du bon fonctionnement de chaque pièce mobile telle que les gouvernes, commandes de gaz pour un moteur thermique, de train rentrant, tout doit être parfaitement fonctionnel.

L’aéromodélisme ne souffre pas l’à peu près, le risque est trop grand, autant pour l’aéromodèle que pour les personnes ou biens exposés à la chute non contrôlée d’un aéromodèle. Contrairement au modélisme auto ou naval, on ne peut pas « faire une pause » une fois le modèle en l’air…

 
 
 

Conclusion

L'aéromodélisme ne se définit pas uniquement par le pilotage d'engins volants miniature, c'est un loisir sportif qui nécessite d'allier des connaissances techniques diverses (matériaux, techniques de constructions, colles, aérodynamique, motorisation, etc.) et des capacités qui s'acquièrent par la pratique (pilotage de différents appareils, réglages, météorologie, etc.).

La variété des disciplines de l'aéromodélisme est gage d'une évolution constante de la vie de l'aéromodéliste, les possibilités sont limitées par le niveau de pilotage, mais surtout par l'imagination du pilote !

Toutes ces compétences peuvent en plus se révéler être un tremplin vers le monde de l'aéronautique grandeur nature : le modélisme est encore utilisé comme moyen d'étude technique, et toutes les connaissances acquises au terrain ou à l'atelier sont transposables au monde des "gros" avions. Pout tous les jeunes rêvant de piloter ou de dessiner des engins volants, l'aéromodélisme est une voie royale pour s'initier aux métiers de l'aéronautique ! De plus, les "moustachus" (érudits aéromodélistes) dont chaque club FFAM détient sa part se feront un plaisir de vous guider pour vous initier ou vous perfectionner au pilotage, à la construction ou à la conception d'aéronefs !